19/02/2009

La presse en parle !

Nous nous permettons de reproduire ci-dessous un article du journal "La Provence" pour ceux qui n'auraient pas eu l'occasion de lire ce journal, le 18 décembre 2008.
Marie-Cécile Bérenger a mené une enquête assez approfondie sur l'affaire de l'aménagement de la Bouilladisse, interrogeant plusieurs des militants associatifs et notamment les présidentes des comités d'intérêt de quartier du Pigeonnier et des Roquettes, Roselyne Gorlier et Brigitte Harnois. Elle a parlé avec des élus de tous bords et avec des représentants de la famille Nalin.
L'article de "La Provence" fait apparaitre l'absence totale d'information de la population sur le projet. Le maire lui avait indiqué, début décembre donc, que la concertation allait "justement commencer", le principe en avait d'ailleurs été voté très formellement à Aubagne le 1er octobre.
Deux mois après la publication de l'article, si cette concertation a eu lieu, on pourra dire que, même à l'aune des pratiques de la municipalité de la Bouilladisse, elle aura été discrète.
Il y a naturellement quelques inexactitudes dans cet article mais le document mérite d'être connu.
Bonne lecture !

Article du journal La Provence du 18 décembre 2008

URBANISME / L’Agglo vient de lancer la procédure de concertation en vue de la création d’une Zac sur l’ancien domaine de la famille Nalin, aujourd’hui divisé entre une douzaine d’héritiers dont une seule a pour l’instant accepté de vendre
À LaBouilladisse la Zac de la Chapelle ne fait pas l’unanimité
Par Marie-Cécile Bérenger
mcberenger@laprovence-presse.fr
Le dossier était déjà au coeur de la campagne des municipales. La Zac de la Chapelle, à La Bouilladisse, vient de ressurgir dans les débats, lors d’un conseil municipal houleux, début novembre. À cette occasion, les élus ont en effet approuvé, à la suite de la communauté d’Agglo, le processus de concertation en vue de la création de cette zone de 16 ha, qui comprendrait un lycée de 1 000 élèves, mais aussi des logements et vraisemblablement quelques commerces. Mais pour l’heure, souligne André Jullien, rien n’est arrêté. Car plusieurs protagonistes, dans ce dossier, reprochent à la Ville, et à l’Agglo, qui porte le projet depuis 2005, de manquer de transparence.
"C’est justement maintenant que va avoir lieu la concertation", poursuit le maire dont l’opposition UMP, emmenée par Eric Jouve, s’est emparée du dossier au point de sortir un bulletin qui lui est consacré (voir ci-contre).
La tête de liste qui a remporté 5 élus, dénonce un manque de concertation, mais craint aussi le "gigantisme" du projet : un lycée trop grand au regard des besoins du secteur, et surtout trop de logements, qu’Eric Jouve a peur de voir pousser en hauteur. "Il y a tellement de bruits qui courent", lance quant à elle Roselyne Gorlier, présidente du Comité d’intérêt de quartier du Pigeonnier "on ne sait pas ce qui va s’y passer, sur cette Zac". Pour elle aussi, un lycée de 1 000 élèves "c’est trop grand", quant aux commerces "déjà que ceux du centre-ville survivent très difficilement, on va en implanter d’autres là".
Sans compter les infrastructures, routières notamment, insuffisantes à ce jour pour supporter un nouvel afflux de circulation. "On n’est pas contre le projet, mais le flux des voitures est mal régulé", explique son homologue du CIQ des Roquettes, convaincue de la nécessité d’une déviation sur leCD45, dont elle est riveraine. "On nous a contactés il y a 12 ans, pour cette déviation, puis plus rien".
Du côté de l’Agglo on compte d’ailleurs fermement sur cet aménagement, mais aussi sur la remise en service de la voie de Valdonne, prévue à l’horizon 2014, soit 3 ans après la première rentrée du futur lycée, toujours programmée par la Région pour 2011.
Pour l’heure en tous cas, aucun calendrier n’est vraiment arrêté, car le foncier -mis à part 3 ha acquis récemment (voir ci-contre)- est toujours aux mains de la famille Nalin, qui compte pas moins d’une douzaine d’héritiers !
Et si des négociations sont actuellement en cours entre les propriétaires et l’Etablissement public foncier, avec lequel l’Agglo a signé une convention, elles semblent, si ce n’est au point mort, du moins progresser très lentement.
Mais la collectivité, qui compte sur ce projet entre autres pour répondre au besoin de logements sur le territoire, a d’ores et déjàmandaté l’EPF pour mener une déclaration d’utilité publique, qui rendrait possible des expropriations, si jamais le projet devait en arriver là.
En attendant, une première réunion publique, visiblement très attendue, est programmée début février.
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Le nom que porte la zac n’est pas dû au hasard: la chapelle existait bel et bien, et c’était même le coeur du village, au XIXe siècle.
Dans les années 30, Raymond Nalin, industriel marseillais inventeur du procédé de construction "planchers pax", acquiert une centaine d’hectares à cet endroit, dont la fameuse bâtisse de Tournon, bien connue des Bouilladissiens.
Le domaine sera cultivé pendant des années, avant de faire l’objet d’une réserve foncière, par la commune.
Les 7 enfants de Raymond en sont alors les héritiers, et porteurs de différents projets immobiliers –pas moins de 9 en 30 ans, certains en partenariat avec des géants de l’immobilier-, dont aucun n’aboutit puisque la municipalité souhaite y conduire un projet d’aménagement public, au départ axé sur les activités économiques, avant d’être repris, en 2005, dans le cadre de la révision du Pos, par l’Agglo, sous forme de Zac. Au départ les propriétaires acceptent cependant le principe d’une discussion autour du projet.
"Mais après, il ne s’est plus rien passé", soulignent Olivier et Thierry Nalin, deux héritiers.
27€ du m²
Il faut dire que le prix proposé par l’Etablissement public foncier, auquel l’Agglo et la commune ont confié le soin d’acquérir le foncier, qui ne dépasse pas l’estimation des Domaines -entre 27 et 30 euros du m²-, n’incite pas vraiment à la vente. Mais ce n’est pas la seule raison du blocage. Pour Jean-Raymond, Thierry et Olivier, le projet manque de transparence, et les trois cousins voudraient des assurances, quant à la préservation de certains espaces, comme le domaine de Tournon. "Le coeur de la bâtisse est une villa romaine, il y a des arbres très anciens autour, il ne faut pas porter atteinte à cet ensemble", indiquent Jean-Raymond et Thierry, qui vient de créer l’association Tournon à La Bouilladisse, pour fédérer les amoureux du site. Olivier, leur cousin, estime quant à lui que certains riverains craignent que la Zac ne touchent leur maison. Et s’estime victime d’une injustice "on va faire des logements sur cette zac, mais le prix qu’on nous donne pour nos parcelles, ne permettra pas, à certains d’ entre nous , de faire construire une maison."
Mixité sociale
André Jullien, comme l’Etablissement public foncier, rappellent que les terrains, gelés depuis 30 ans, et donc inconstructibles, et non pourvus d’équipements comme le tout à l’égout, ne sauraient être vendus plus chers. Pour l’Agglo, il s’agit aussi, de concevoir une opération cohérente, répondant aux besoins de logements, en respectant la mixité sociale, "avec de l’espace public, dans le cadre d’une politique de développement durable, à l’opposé d’une ville dortoir".
Une vision que ne partagent pas Jean-Raymond et Thierry Nalin , " si on construit 300 logements, où vont aller travailler les gens?
Il faut créer du logement, mais aussi de l’activité."
Les cousins sont toutefois d’accord avec l’Agglo et la Ville sur un point : "ce terrain est destiné à être une extension du village, jamais personne de la famille ne l’a vu autrement".
Reste à discuter de la forme que prendra ce nouveau quartier. C’est tout l’intérêt de la concertation qui vient d’être lancée.